DB HERRI III. [l589]                         3o,5
tems après, et rendus en échange avec La Chapelle-Marteau.
Le samedy 4 mars, le conseil d'Etat de l'Union en­voya en la maison de Molan (-), tresorier de l'espargne, pour la fouiller, et découvrir les cachettes d'argent, joyaux et autres meubles précieux, décelées, à ce qu'on disoit, par les maçons qui les avoient faites. De fait, l'avis se trouva bon : car ils y trouverent des monceaux d'or et d'argent, de vaisselle d'or et d'argent, de bagues, et autres bonnes besongnes sans nombre, qui accom­modèrent fort les larrons de l'Union, ausquels il sem­bloit que la France eût exprès nourri d'autres larrons, pour faire un fonds qui leur pût servir à faire la guerre contre leur Roy.
En même tems les Seize, affriandés du gain de leurs recherches, firent l'inventaire, avant qu'ils fussent morts, des meubles et argent du docteur Amelot, prieur de Saint-Martin-des-Champs, du president Ame­lot son frere, et du president de Verdun, ausquelles maisons on disoit avoir eté trouvé par eux quarante mil écus et plus.
Le dimanche 11 mars, notre maistre Benedicti, cor­delier, à l'issue de son sermon dit : «Messieurs, nous « donnerons à Molan, ce grand larron du tyran, un « ave; et s'il s'en trouve un .plus grand que lui, nous « lui donnerons la patenôtre toute entiere. »
Le lundy 13, le duc de Mayenne fit à la cour le serment de lieutenant géneral de l'Etat royal et cou-
(>) De Molan : Pierre Molan, trésorier de l'épargne, avoit amassé de grands biens : son trésor fut découvert par les domestiques du duc de Mayenne. De Thou Eût monter ce trésor à trois cent soixante mille écus.
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